Go PAGA s’inscrit comme un moyen de lutte contre le terrorisme en influant positivement sur le moral des militaires, rassurés de savoir leur famille à l’abri au cas où. Il renforce l’engagement des troupes au combat.

A l'Unité Spéciale d'Intervention de la Gendarmerie, les hommes ont coutume de dire qu'ils vivent "24 heures renouvelables". Comme l'explique ci-dessous un commando de l'Unité Spéciale d'Intervention de la Gendarmerie Nationale.

 


Le risque est inhérent à leurs missions. Un risque dont ils ont intimement conscience. Dans ce cadre la famille reste leur principale source de préoccupation. 

Go PAGA apparait comme un vrai levier pour soutenir l'engagement des hommes sur le terrain, notamment confrontés à une délicate situation sécuritaire qui frappe toute la sous-région.

"En tant que soldat, avec des missions aux finalités incertaines, avoir aujourd'hui la certitude que si il nous arrive malheur en opération, en plus des mesures déjà prises par le commandement, savoir qu'il y a une structure qui sera présente pour accompagner sa famille à se prendre en charge sur le long terme, (...) 

C'est une source de motivation supplémentaire pour pouvoir mieux se donner au combat", expliquait la Capitaine Kandolo veuve du lieutenant Gambo Moumouni, lors du lancement de Go PAGA en février 2021. 

 

 

 Un sentiment que nous ont confié plusieurs militaires au cours du projet pilote.

Côté militaire, mais aussi du côté des veuves elles-mêmes. 

« Go PAGA c’est participer à donner une réponse concrète de la société civile quant au sort de ces familles-là. C’est contribuer à lutter contre le terrorisme », expliquait à Afrik.com Fadima Kambou, initiatrice du projet, mise à l'honneur par l'AFD à l'occasion de la Journée Internationale de la Femme.

« Si on n’en prend pas soin, estime-t-elle, on fertilise une situation déjà critique. Et, prenant l'exemple d'une veuve qui habiterait dans une zone sensible, elle explique : "La coutume du lévirat veut qu’elle épouse le frère ou l’oncle de son défunt mari. 

Si elle refuse, elle se retrouve abandonnée, chassée. Et ça c’est du pain béni pour ceux qui voudraient l’embrigader. Parce qu’elle est vulnérable, surtout si elle a des enfants."

Quant aux orphelins, la question se pose de manière tout aussi accrue. Si on ne s’en occupe pas ce sont des gens qui pourraient facilement se retourner contre le pays. 

Par frustration. Frustration de voir leur mère délaissée. Et reconnaissant envers ceux qui se proposent de leur tendre la main en les recrutant dans leurs sombres rangs ».

Go PAGA marque aussi pour elle : "une reconnaissance de la société civile à l'égard des hommes de rang, qui permettent, au péril de leur vie, aux Burkinabè de vivre en paix".

"Si vous êtes sur le terrain vous savez que en cas de pépin votre famille n'a pas de soucis donc vous vous donnez à 100%"

Un perspective partagée par le Colonel Major Oumarou SAWADOGO, commandant du groupement central des Armées qui présidait la restitution du projet Go PAGA le 4 juin dernier à Ouagadougou. 

Après l'annonce du déploiement national du programme, le représentant du Chef d'Etat Major Général des Armées explique à la presse en quoi cette initiative est la bienvenue :

"Toutes aides qui peut nous amener, quand même, à appuyer nos veufs et nos orphelins sont les bienvenues. 

Quand vous venez dans l'armée on vous dit que quand vous êtes militaire vous êtes opérationnels à 100%, et on aime plaisanter et souvent on vous dit une fois que vous êtes marié vous devenez inefficace à 50%. 

Donc si vous êtes sur le terrain vous savez que en cas de pépin votre famille n'a pas de soucis donc vous vous donnez à 100%." 



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