Article de Willy SAGBE et Joël THIOMBIANO, initialement paru dans Burkina 24 le 05 juin 2021

Après une phase pilote, le projet “GO PAGA” a été officiellement lancé ce vendredi 5 juin 2021. GO PAGA est un projet qui vise l’autonomisation par l’insertion économique et sociale des veuves et des orphelins des militaires tombés sur le champ de bataille.

Finie la phase pilote du projet GO PAGA lancé en février 2021. Le projet soutient l’insertion économique et sociale des veuves et orphelins des militaires tombés au combat.

Au cours de cette première phase, sept veuves et une orpheline des hommes de l’unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale ont bénéficiés des services du projet qui ne concernait que cette unité jusqu’ici.

GO PAGA repose sur quatre axes majeurs que sont l’autonomisation des veuves et de leurs enfants, la réinscription sociale, la lutte contre le terrorisme et la solidarité citoyenne. 

L’ambition de ce projet d’innovation sociale est de pouvoir proposer le programme à l’ensemble des militaires au Burkina Faso.


Panser les “plaies parfois invisibles” de ces femmes et enfants

La promotrice du projet, Fadima Kambou, épouse d’un “ancien enfant de troupe“, a noté que le projet est né un soir alors qu’elle partait rendre visite à une de ses voisines, également épouse d’un militaire. Arrivée, elle a trouvé que celle-ci était triste. 

Elle lui demande, cette dernière lui répondra que ça faisait deux jours qu’elle n’avait pas les nouvelles de son mari. C’est ainsi qu’en rentrant chez elle, Fadima Kambou s’est mise à écrire le projet qui, aujourd’hui soutient les femmes et enfants des militaires tombés au combat.

Comme bilan des quatre mois passés, le projet a réussi à constituer une base de données des bénéficiaires, l’identification et l’analyse des besoins, des visites des domiciles et des lieux de travail, la définition des actions d’accompagnement, l’organisation d’atelier et de formation, l’acquisition et la livraison du matériel d’équipement au profit des bénéficiaires et des assurances santé.

« Nous avons besoin d’offrir, dès le 1er septembre 2021, l’assurance maladie avec toutes les prises en charges à 80% à tous les ayants droit. Le projet va ficeler et finaliser l’écriture du groupe GO PAGA à l’échelle nationale », a précisé Fadima Kambou, promotrice du projet.

Pour la marraine, les hommes qui sont au front doivent compter sur une base arrière forte résiliente à savoir les femmes et les familles. Pour ce faire, il faut savoir panser “les plaies parfois invisibles de ces femmes que sont les chocs psychologiques, les affections, le découragement, la pauvreté“.
 

Appel lancé aux bonnes volontés

« Nous avons le devoir d’honorer la mémoire des hommes tombés pour la nation en œuvrant pour l’autonomisation de leurs veuves et de leurs orphelins. 

J’aimerais m’adresser spécifiquement à toutes ces femmes qui ont malheureusement vu leur élan familial brisé par la disparition du mari, pour leur dire, vous n’êtes pas seules. Nous sommes avec vous et vos enfants“, a-t-elle lancé.

Également, elle a souligné que ce projet offre un second souffle de vie aux bénéficiaires afin de pouvoir construire “sereinement l’avenir et continuer à jouer sereinement son rôle dans le développement du pays, en partant des envies des femmes, en renforçant leurs compétences en exploitant leurs potentiels“.

Aïssata Miningou a signifié que le projet GO PAGA est à la fois un projet social, économique, d’éducation, sanitaire avec ces précieuses assurances santé. 

“Mais GO PAGA est aussi éthique solidaire et patriotique où chacun peut jouer son rôle. J’invite donc toutes les bonnes volontés qui sont en mesure à s’y engager », a-t-elle appelé.


“J’aimerais que tous les enfants des militaires tombés au front ose espérer avoir un meilleur futur”

Le Colonel Oumarou Sawadogo , commandant du groupement central des armées, lui, nourrit l’ambition de voir le projet s’étendre davantage. 

« Ce projet va s’étendre à toute l’armée et je crois que c’est une très bonne action que nous voyons de jeunes Burkinabè qui prennent à cœur le problème que nos hommes vivent sur le terrain et surtout quand un homme meurt et pour venir en aide à sa famille, ce n’est vraiment pas facile. Souvent la famille se demande s’il ne pas recourt à de tierces personnes », a-t-il expliqué.

Anita Convolbo , porte parole des orphelins, a apprécié le soutien qu’elle a reçu de la part du projet qui est parvenu à payer sa scolarité. « Je prends la parole au nom de tous les orphelins, qui n’ont pas la chance d’être là. 

Si j’étais à leur place, j’aurais apprécié de l’aide dont je bénéficie aujourd’hui à savoir un soutien moral, intellectuel et autres avantages. J’aimerais que tous les enfants des militaires tombés au front ose espérer avoir un meilleur futur et parvenir à cela, je crois fermement que le projet Go PAGA aide à cet effet », a-t-elle dit.

En rappel, le projet couvrira tout le territoire national et dès la rentrée scolaire 2021-2022, il prendra en charge la scolarité de plus 100 enfants des soldats tombés au front.

Willy SAGBE et Joël THIOMBIANO (stagiaire)
 

Burkina 24